faudrait bien faire quelque chose

À propos de... Annie (la fille)

À propos de... Annie (la fille)

pour en savoir (beaucoup) plus :)
Montréal, 19 janvier 2021
Voici ma petite (longue!!!) histoire. D’où je viens, comment je suis arrivé là. Un petit coup d’oeil dans mon rétroviseur,  la veille de mes 50 ans .
Je suis Annie Dupont, née le 27 janvier 1971 à Québec. Je me passionne pour la mode et la couture depuis ma plus tendre enfance. Toute petite, je cousais déjà des robes pour mes poupées. Adolescente, mes propres vêtements et parfois ceux de mes amies. J’ai toujours été une fille pimpante et énergique. 12 000 projets à la fois, qui me tiennent à coeur autant les uns que les autres. Je suis une amie fidèle et j’adore prendre soin de ceux que j’aime (ça me vient de ma grand-mère Irène ça c’est certain, paix à son âme).
J’ai grandi (en partie) dans la région de Trois-Rivières. À la fin du secondaire, direction Montréal pour rejoindre les copines Annie et Cléo (été1988). Je me destinais à une carrière de chirurgienne, mais les circonstances de la vie m’ont amenées ailleurs. J’ai donc abouti au Cégep St-Laurent en cinéma. Par réflexe, j’étais celle qui était responsable des costumes. Mon amoureux de l’époque, me pousse à m’inscrire au Collège LaSalle en design de mode (merci Tienno)… « Ben là!!! C’est l’école de mode la plus prestigieuse et même celle qui a formé Marie Saint-Pierre, mon idole de toujours. » J’y ai finalement étudié 3 ans la mode, son histoire (ma matière préférée), la confection (mes meilleures notes), le patron, la gradation, le dessin (un vrai désastre).
Ensuite (1993), par un heureux hasard (?!?), Marie Saint-Pierre est venue manger au resto où je travaillais (coucou Galaxie Diner sur St-Denis) . Mon amie Michele me pousse (on dirait bien que je me fais pas mal pousser !!!) à aller lui parler. « Je suis gênée, je ne veux pas la déranger. » J’y vais quand même (merci Mimi). Elle me propose sur le champ, de venir la voir le lendemain avec de mes créations (pour voir la qualité de mes coutures). Je passe le test, je commence le soir même. Yé! J’ai tellement appris les années où j’ai été à l’emploi de cette femme créative:  ma façon de travailler pour que chaque vêtement soit aussi beau à l’extérieur qu’à l’intérieur, les finitions soignées et même mon point fétiche (le zigzag en trois temps) est un dérivé du sien (le zigzag simple). C’est dire à quel point j’admire cette pionnière de la mode au Québec.
À travers tout ça (job dans un resto, job dans un bar, job dans une bonbonnerie et chez MSP, je couds des vêtements sur-mesure pour des amies ou mères de celles-ci. J’ai déjà mon premier logo (image à venir après quelques fouilles archéologiques) que je couds à la machine sur du carton pour me faire des cartes d’affaires.
En 1993 et 1994, je crée et fabrique des collections complètes (environ 20 mannequins) haute couture qui seront présentée au Métropolis. L’émission de mode de Musique+, Perfecto, sont même présent pour faire un reportage sur cette jeune créatrice qui travaille chez Marie Saint-Pierre (vidéo à venir quand j’aurai retrouvé mes archives!!!). Et le summum de la consécration… MSP et toute l’équipe qui sortent directement de l’avion (ils étaient à Paris pour le défilé de Marie) pour être présents à mon défilé… probablement le moment le plus intense de ma jeune vie!
En  1995, on annonce un nouveau programme universitaire à l’Uqam en collaboration avec le Collège LaSalle. J’aime l’école depuis toujours (j’ai souvent dit que si j’étais rentière, je passerais ma vie sur un banc d’école) alors je m’inscris. J’ai la chance de pouvoir faire mes travaux pratiques sur ma petite entreprise. Ce qui donne encore plus de sens à mes efforts, à mes yeux.
Février 1997, j’ai la chance qu’une petite vie se décide à pousser en moi. Mon fils Olivier naitra en octobre de la même année au grand bonheur de ses  parents. Ensuite, le pattern est simple: quand j’ai un bébé de 10 mois, je re-tombe enceinte à nouveau. Alors Frédéric (mai 1999) et Catherine (novembre 2000) s’ajouteront à notre famille rapidement. Je suis une femme qui depuis toute petite, désirais être mère. Le choix de rester à la maison et donc suspendre l’expansion de ma carrière de créatrice de mode, n’en fut pas vraiment un. Cela allait de soit.
L’été 2002, le père de mes enfants et moi nous séparons. J’ai la chance de pouvoir malgré tout, rester une maman à la maison en allant vivre avec mes 3 pinsons (Cath 2 ans, Fredo 3 1/2 et Oli 5) dans notre maison de campagne. D’autant plus que mon papa (qui vit dans la petite maison d’à côté) est atteint de la SLA et d’un début de  démence fronto-temporale alors cela me permet en même temps de m’occuper de lui mais aussi que les enfants traverse la transition de la séparation avec Papi qui les trimbalent du matin au soir dans sa remorque de tracteur accompagné des poules qui les suivent partout.
Pendant ses années de fille de campagne, je mijotais toujours mon retour au travail prévu dès que ma Catherinette commencerait la maternelle. Ce fût de très belles années de grand air, de crêpes les mardis martin, de glissades, malgré l’état de santé de mon père qui se détériorait.
Juin 2005, les enfants et moi aménageons dans une maison située à St-Bruno-de-Montarville (je vous expliquerai dans quelles circonstances si on va boire un café/verre de vin un jour!!). J’ai choisie cette résidence pour trois raisons principales: 1-le sous-sol était suffisamment lumineux pour que j’y installe mon atelier de couture (exit le manque de lumière d’un cachot), 2- il y avait un poêle à bois (après des années à se chauffer au bois à la campagne, impossible de me passer de cette douce chaleur qui n’a rien avoir avec le chaud de l’électricité) 3- et ensuite, la maison est directement en face d’une école primaire. Travaillant de la maison il est certain que je désirais que mes schtroumfs  puissent aller et venir à pied, matin, midi et soir.
Mon bébé, Catherinette, commence la maternelle à la fin de cet été. C’est enfin le temps pour moi de retourner à mes ciseaux et machines à coudre. Comme j’ai pris beaucoup de poids pendant mes grossesses (au premier je suis passée de 110 lbs les cheveux mouillés à 198 la veille de l’accouchement et ensuite j’oscillais entre 170 et 200 lbs pour les deux autres), je comprenais parfaitement le malaise de ne pas se sentir belle et désirable devant un miroir quand notre corps change, peu importe la raison.
Je suis 100% d’accord avec le concept de s’accepter telle que nous sommes avec le corps physique que nous avons mais pas mal toutes (en majorités des femmes mais les hommes n’en sont pas exclus mais comme toujours avec moi, c’est le féminin qui l’emporte!!!!!) à un moment donné ou un autre de notre vie, avons eu envie d’une autre carcasse que celle que nous habitons.
Alors que j’avais encore pas mal de restant de grossesses bien collé autour de l’abdomen (entre autre lieu) j’ai fait la découverte que voici: Je me suis fabriquée une jupe, ligne A avec une bande de taille fait d’un solide élastique de 15 cm de large. Et quand j’enfilais cette jupe, moi, toute seule devant mon miroir, je me plaisais bien. J’avais envie de me lancer un petit clin d’oeil. Ragaillardis par cette image de moi plus positive, je partais faire mes courses avec un petit je ne sais quoi. Et là, au lieu d’envoyer chez les valseuses les distributeurs de regards admiratifs  ou mots gentils, je me surprenais moi même à sourire en retour. Il y avait donc moyen, par ma façon de moi me sentir avant de quitter la maison, d’utiliser ces compliments comme propulseur.
Tu sais, quand quelqu’un qui nous aime sincèrement dit qu’il nous trouve belle mais que nous ne sommes pas du tout au diapason, notre premier réflexe est de dire (et de malheureusement le croire profondément) que ce n’est absolument pas vrai. Et parfois même d’y aller d’un doigt d’honneur (intérieurement ou pas) tellement notre regard sur nous même est en parfaite dichotomie avec celle, bienveillante, des autres. Et bien grâce à ma jupe « magique », les choses changeaient pour moi. Plus je devenais confiante, seule devant ma glace, plus je devenais réceptive aux compliments et plus ça renforçait mon opinion  positive de mon corps, me transformant aussi de l’intérieur. L’ouverture et le plaisir d’habiter son corps devenait une sorte de tremplin vers plus de positivisme et d’acceptation de soi.
Alors je me suis mise à faire des vêtements, d’abord et avant tout pour moi. Toujours en tentant d’atténuer visuellement mes petites poignées d’amour réparties ici et là. Pas comme porter un corset, mais avec un vêtement structurant, en ajoutant une pince ici ou un élastique là afin d’en améliorer la tombée.
À partir de là, j’ai eu plaisir à croire que j’encapsulais de la confiance en soi dans mes coutures!!!
N’ayant plus de cliente depuis des années et étant nouvelle à st-bruno, j’ai décidé de faire des présentation chez les gens style Tupperware. Une amie invite quelques copines, je débarque avec mes dizaines de sacs de vêtements déjà cousus, machines à coudre (pour faire les altérations sur place), racking pour suspendre les fringues, bulles, miroirs et Hop! Habille-déshabille aller-retour des dizaines de fois pour défiler devant les clientes et leur apprendre comment transformer mes créations. Car en plus de chercher à affiner la silhouette, j’aimais aussi beaucoup que mes pièces soient multifonctionnelles. Alors abracadabra par ici et par là.
Je prenais aussi les commande sur mesure de mes modèles pour être certaine que chacune de mes nouvelles clientes soit entièrement satisfaites. En secret, mon objectif était (et l’est toujours) que lorsqu’une invitation se pointe à la dernière minute, (oui oui un jour cela sera encore possible!!!)  que ce soit mes créations qu’elles choisissent, systématiquement car elles seront certaine de se sentir belle et confortable.
J’ai eu beaucoup de plaisir à débarquer chez des amies et rencontrer les leurs. Malgré certain soir où il pleuvait des cordes et que la démonstration était au deuxième étage d’escaliers extérieurs!!!  J’y ai fait de merveilleuses rencontres (hein ma Jeannot d’amour?).
Ma clientèle de la rive sud augmentait. Bientôt, j’ai du renoncer à me chauffer au bois car le sous sol de la maison était totalement occupé par ma petite entreprise. À la veille des lancements de collection, elle étaient remplie d’amies, tantine (Nicole coucou) et ma maman  (aux fourneaux) venues me porter main forte jusqu'à très tard dans la nuit!
2008 est l’année où mon entreprise a réellement pris son envol. Je remporte la bourse « jeune entrepreneur »(je n’ai que 35 ans là t’sé) offerte par le CLD de ma région ainsi qu’un concours organisé par Claire Lamarche en direct à tva où le public et des juges votent pour l’entrepreneur le plus prometteur. C’est aussi ma première année présente au salon des métiers d’arts de Montreal et mon père décède la veille du premier jour (show must go on comme dirait Céline et Freddy)
Été 2009 à Plein Art à Québec (le salon des métiers d’art mais version été et en plein air sur les quais). Marie -Lise Pilote, la porte parole, est habillée par duPont et les affiches hautes de 3 mètres sont placardées partout dans la ville. C’est aussi cette année là que je quitte le sous sol de ma maison pour m’installer dans un atelier boutique avec pignon sur rue à st-Bruno.
J’ai déjà depuis un moment une merveilleuse assistante, bras droit et gauche (merci IZA et aussi coucou à ton père Claude) et plusieurs autres couturières (Sylvie,Manon, sa fille), coupeuse (Lyna), vendeuses (toutes celles qui sont venues me prêter main forte lors des nombreuses heures des salons), styliste (Josée), mentor (Lise), mannequins (Alex, ma fille et toutes mes magnifiques clientes qui se sont prêté au jeu devant la caméra de l’irremplaçable photographe Martin Savoie). Les affaires vont bien. Je trippe.
J’ai toujours cru qu’il était possible de s’enrichir (plus lentement c’est certain) en traitant ses collaborateurs et employées mieux que ce que le marché le fait. Je crois avoir été une bonne patronne, juste et équitable. Elles me l’ont bien rendue, coudre un dimanche parce que le samedi au salon des métiers d’art, tous les kangourous roses sont vendus et que ça en prend d’autre pour le lendemain, elles l’ont fait plusieurs fois!!!
Parlant justement de kangourous, un des deux basic duPont depuis longtemps. Vous savez que j’en porte toujours? Hay oui, encore tous les jours de septembre à mai (en plus des soirs frais de l’été au bord d’un feu). Les femmes qui m’entourent en portent aussi et pas mal toutes mes clientes en ont (au moins un) chez elle qu’elles portent encore!!! Je serais bien curieuse que vous m’envoyiez des photos de vos vieux kangourous chères amies!
L’autre classique duPont? Le pantalon magique affine silhouette. Inventé peu de temps après le fameux kangourou (quelques jours en fait), ce pantalon a été créé parce que je trouvais que ça faisait trop épais autour de ma taille (déjà enrobée d’après bébés à répétition),  les jeans avec les ganses et rabat de fermeture éclair. Alors j’ai voulu un pantalon qui me remoule la taille et les hanches mais qui n’a pas l’air d’un collant ou d’un legging. J’ai par contre cherché un moment avant de trouver le parfait bon tissu car toutes les matières premières extensibles que je testais, faisaient des genoux après  quelques heures assise. Pas chic. Finalement, c’est un fabricant québécois qui m’a proposé la parfaite matière première pour faire ce pantalon: l’envers du tissu qui servait à faite les chandails de footballeur!!! (Salut Roberto) Longtemps, j’ai utilisé le même tissu pour faire les larges bande de taille, qui sont devenue les « bandes confo »
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au fil du temps car ensuite, j’ai rencontré une équipe montréalaise qui fabriquait des gaines et vêtements de compression pour le milieu médical post-chirurgie abdominale qui ont accepté de fabriquer exclusivement pour duPont, des bandes de taille à « souder » sur mes jambes de pantalons et qui sont devenues les « bandes technos »
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de la collections. Ce pantalon m’étonne encore… après plus de 15 ans, ils sont toujours comme des neufs. Inusables. Parfaits en tout temps. Du yoga à la soirée chic. Le même pantalon. Que je porte encore. Et toujours. Et vous aussi je suis certaine.
J’adore mon métier, j’aimais me lever à l’aube et aller faire ma comptabilité dans ma boutique (c’est à quelques pas de chez moi) avant d’aller réveiller les enfants pour l’école. Je travaillais 80 hrs par semaine et  j’aimais ça. À l’époque, j’avais cru que lorsque l’on fait ce que l’on aime pour gagner son pain, il n’y a pas de danger d’épuisement professionnel. Le burn out, c’est pour les gens qui déteste leur travail!!! Alors je travaille comme une folle: lancements de nouvelles collections en grandes pompes 2 fois par an en plus des salons, la distribution de mes produits dans des boutiques, les clientes.
Heureusement que je suis ma propre patronne, que je me répète toute les semaines… avec trois enfants à presque temps plein, pas un patron n’aurait voulu d’une employée comme moi qui doit s’absenter au moins une par semaine (les petites semaines) pour un RV médical, dentiste, orthodontiste, psy et Cie. En plus des maux de ventres, grippes et journées d’école buissonnières  ( mes enfants avaient dans leurs bas de Noel, quelques journées de congé d’école sans raison dont ils disposaient le jour qui leur convenait, ils avaient tous de très bonnes notes et j’essayais de faire « autrement »).
Août 2011, j’ai 40 ans, mon entreprise roule à fond de train et  depuis quelques jours, j’ai atteint le chiffre d’affaires magique qui me donne droit à des subventions gouvernementales pour propulser ma petite entreprise à un autre niveau. Et là, « drette de même », je frappe le mur. Un ami et voisin (paix à ton âme mon Serge) s’enlève la vie. Ce n’est qu’un déclencheur, j’étire mon élastique depuis plus de 25 ans avec toujours 2-3 jobs, l’école à temps plein,  3 enfants en 3 ans, une séparation, prendre soin de mon papa, une business…Bang, à 4 pattes dans la « garnotte », les dents dans l’asphalte.
C’est drôle, aujourd’hui même, mon souvenir FB d’il y a 9 ans jour pour jour:
« Première fois que j'ose écrire depuis que je suis en arrêt de travail (mi-août)... c'est voir à quel point le burn out, l'épuisement professionnel sont des sujets difficiles à vivre, à dire.  Ça me ferme le clapet...même à moi!!! Et c'est pas rien pour ceux qui me connaissent!  J'aimerais simplement écrire, à tous ceux qui veulent me lire) : Prenez soin de vous, c’est VITAL!  Le cancer, ça nous tombe dessus, sans crier ''gare'', pas le burn out. Croyez moi, quelques années à 80 hrs par semaine, c'est pas brillant!  Et le succès, sans la santé, ça ne vaut rien.  On pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres... ben vous pourrez dire que vous connaissez une fille à qui ça arrive, pis elle n'a pas de fun PANTOUTE!  PS si vous voulez des trucs anti-burn out...je deviens spécialiste! »
J’étais bien loin de me douter que ça allait durer si longtemps avant que je me remette sur mes pieds. 4 ans que ça m’a pris pour me relever complètement. 4 longues années où j’ai failli 2 fois perdre ma maison, dû faire une proposition aux consommateurs avec un syndic de faillite, que j’ai nourri mes enfants au comptoir alimentaire de ma ville, que j’ai passé des dizaines de tests psychométriques pour trouver autre chose à faire de ma vie de d’être entrepreneur et créatrice. Je me suis entrainé pour un demi marathon (que j’ai réellement couru), j’ai découvert mon sport, le bikram yoga (je sais le fondateur est un trou du cul mais son invention d’enchaînement de 26 postures dans une salle chauffée à 42 degré est parfaite pour moi) avec la meilleure prof du monde (Isa que j’aime d’amour). Dans la classe de yoga (parfois j’y étais tous les jours pendant 40 jours) je ne pouvais m’empêcher de trouver que les leggings des madames (même les plus chers) leurs moulaient toutes la vulve. Hum pas ben ben chic la patente, et pas confo non plus.
Alors j’ai bizouné, testé, re-testé, recommencé et re-testé un legging parfait! Des dizaines de yogis avec les dizaines de formes de grandes et petites lèvres l’ont aussi testées… Pas de camel-toe (tu vois l’image là dans ta tête???, le sabot de chameau avec la craque dans le milieu!!!), avec une petite culotte de soutiens pour l’abdomen afin de pouvoir les porter sans bobette, une bande de taille assez large pour te ramasser le mademoiselle mais que tu peux replier si tu as le vendre plat (ou si tu t’en fout ben raide d’avoir un petit muffin top) dans un tissu qui s’étire dans tous les sens jusqu’à 5 fois sa taille (et reprend sa forme originale quand même), qui repousse la sueur, endurant et respirant. Et me re voilà repartie.
Je collabore alors avec une jeune entreprise qui désire une ligne de vêtements de sport pour leur gym. Parfait ça, je viens d’inventer un super legging justement et plein de bonne idées. Circonstanciellement, j’ai, en même   temps, un investisseur qui me propose de me prêter pas mal de  $$ pour re lancer duPont. J’ai du budget alors pour me payer une super agence de com/pub. On fait les chose en grand. Nouvelle image, nouveau logo, gros shooting photo, nouvelle boutique en ligne, nouveaux étiquettes et tutti quanti. Je suis tellement prise par la production et la création de la ligne de vêtements de sport de l’autre entreprise (je les crée, coupe, grade et couds tous moi même) que je ne mets pas le temps et l’énergie nécessaire pour duPont. Mon corps post-burn-out ne veut/peut plus travailler 16 hrs par jours 7/7 alors arrive ce que tout le monde voit mais pas moi… le lancement de la nouvelle plateforme duPont (le jour du black friday 2016) tombe dans le beurre. Rien. Nada. Patate. Pas une vente. Zéro. Pouète. Flop total.
Là, je capote un peu. Je m’en veux d’avoir si mal préparé mon retour sur la piste. C’est Noël, youpppidou!
Un mois plus tard, les filles de l’entreprise avec et pour qui je travaillais décident de rompre notre collaboration. Bon. Ok. Je fais quoi moi là?
Février 2017. Une ancienne cliente des métiers d’art (salut Véro) publie sur FB qu’elle et ses partenaires d’affaires (salut Phil, Amélie et Mathieu) cherchent un coupeur (ou une coupeuse) pour leur entreprise qui fabrique des couches lavables à st-jean-sur Richelieu (Bummis/mini-kiwi). Sans réfléchir, je lui écrit pour lui proposer mes services. Tant qu’à faire t’sé! Elle me répond quelque chose qui ressemble à « ben voyons donc, voire que je vais te faire couper nos affaires!!! J’ai aussi un poste de superviseur d’atelier par contre si ça te tente ».
Alors je me suis retrouvé à passer ma première entrevue à vie. J’ai eu le poste et là a commencé une merveilleuse aventure que je porterai dans mon coeur à tout jamais. Quelques semaines après mon embauche , je me suis fait proposé le poste directrice de la production de cette belle équipe. Le bonheur!!! J’étais payé (un vrai salaire pis toute là!!!) Pour utiliser toutes mes compétences et acquis des 25 dernières années. En plus de diriger l’usine, j’ai développé (au nom de l’entreprise) des nouveaux produits qui fonctionnent toujours bien (salut Véro de Lox Lion). C’était la job parfaite pour moi, gestion et création tous les jours! Malheureusement, le marché chinois de la couche lavable nous a copié la meilleure et parfaite couche qu’Amélie et moi avions passé des mois à tester et améliorer. En quelques mois, l’entreprise devait fermer ses portes, la concurrence était trop féroce. Nos copieurs vendaient notre invention à moins de la moitié de notre prix (fabriqué dans notre usine). Alors pour la première fois de ma vie, je me suis retrouvé au chômage! On se souvient que les travailleurs autonomes n’ont pas droit à de l’aide financière (avant la covid en fait) Quel choc!
Septembre 2017, je fais un petit détour à ma vie de guenilles pour devenir une fille de char! Ben oui, je suis embauché (grâce à Véro de Lox) comme directrice d’un garage d’esthétique automobile et mini carrosserie pour son démarrage (joue de char t’dé). Ce fut une agréable aventure dans un tout autre milieu que celui que j’avais connu toute ma vie. J’ai adoré travailler avec un gang de gars. Merci Louis pour ta confiance.
Janvier 2020, de retour à la couture, je commence à travailler pour une nouvelle entreprise qui existe seulement depuis quelques mois, la Coop Couturières Pop. Au départ, seulement comme couturière. Je me dit que ça allait  me faire du bien de ne pas décider de rien et de seulement coudre tranquillos avec des écouteurs sur les oreilles. J’ai toujours éprouvé un immense plaisir à coudre. Cette passion pour mon métier de couturière qui ne m’a jamais quittée. Coudre. Juste parce que c’est l’fun. C’est là aussi que j’ai commencé à enseigner. La découverte!!! Je suis littéralement tombée en amour avec cette facette de mon métier. Apprendre à coudre à des humains qui ne savent pas coudre un bouton! Je veux faire ça tout le reste de ma vie. Communiquer mon savoir et mon bonheur de coudre. WOW.
Pis là, en mars 2020, tout bascule. Pour tout le monde. Camille, une des deux co-fondatrice de la Coop me regarde un vendredi après midi et me lance comme ça :  « Et si on faisait un appel-à-tous pour trouver des couturières pour faire des masques (couvres visage) pour les hôpitaux? »
Hey boboy! Jamais de la vie que nous (Raph (ma fille adoptée et précieuse amie) Camille et moi)
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n’aurions pu prévoir l’immense réaction d’entraide que cela a provoqué. Des milliers de couturières (ici aussi le féminin l’emporte même s’il y a eu quelques hommes…) ont levé l’aiguille (bonne blague de couturière)  pour nous prêter main forte. Alors j’ai eu l’honneur de créer un couvre visage (en 5 min parce que chaque seconde comptait) qui pouvait être cousu par n’importe qui qui avait une machine à coudre domestique à la maison. J’ai hérité alors du poste de directrice de la production pour la Coop. Nous avons fait ré-ouvrir des usines qui étaient fermées dû au confinement. Pour nous couper les milliers de carrés qui deviendrait des masques (Bonjour et merci à Jamel et sa fille Mariane de coupe 3P) (Mariane à qui j’enseignais le patron avant la covid). Avons fait couper des centaines de kilomètre de biais pour le contour des masques (coucou Riccardo de MSB prestige (qui était mon fournisseur du temps de Bummis). Un grand merci à Ray (qui était aussi un de mes fournisseurs de tissu au temps de duPont) et qui nous a trouvé le parfait bon tissu pour nos couvres visage et était toujours à l’affut quand la matière première venait à se faire rare (tout le monde s’est mis à coudre des masques).
Le 7 avril, Raphaëlle, Camille et moi étions sur la première page du journal de Montreal
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et cette journée là aussi nous avons débuté de défit 100 masques (merveilleuse idée de Raphaëlle), où des centaines d’humains pendant plusieurs semaines, ont fait la ligne  (à deux mètres) sous les intempéries du printemps, devant le local de la Coop pour venir chercher des masques à coudre chez elles et les rapporter la semaine suivante. Dès le début de la pandémie, une équipe de recherchistes  (salut MC et Manu) nous ont suivi micro (à deux mètres) et caméra à la main pour documenter nos faits et gestes. Il y a d’ailleurs un super film sur illico nommé « Affronter l’inconnu, la pandémie vue de l'intérieur »
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dont je suis très fière d’avoir participé. Nous, la Coop Couturières Pop, avons produits plus de 350 000 couvres visages en quelques semaines.
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Quelle magnifique et gratifiante aventure, les fournisseurs qui nous vendaient  le moins cher possible pour réussir à garder le prix le vente le plus bas pour les hôpitaux. Des bénévoles à la pelle (salut Pat, Dom, Sandrine, Koby et j’en oublie) pour transporter tous ces sacs de masques. Et la cerise sur le sundae, une charmante voisine de la Coop (salut San) est venue spontanément nous proposer son aide 2 fois par semaine pendant des mois, pour la logistique des couturière du défit 100 masques.  De cela,  une merveilleuse amitié durable est née.
Et me voilà, à l’aube de mes 50 ans  à vous décrire mon parcours. Il y a quelques semaines, mon grand ami de toujours (salut Bobby) m’a proposé de m’offrir, pour les 50 ans, une nouvelle plateforme pour remettre duPont sur la map. Ho!!! wein… ok. Attends un peu là?!?  Bon, mes enfants sont adultes et font leur vie. J’ai pas mal de temps libre, (mon poste de professeur de couture à la Coop est comme suspendu, covid oblige)… heuuuu ok! On fonce.    Encore!
A travers tout ça, j’ai fait le choix dernièrement de quitter ma vie de montréalaise pour aller prendre le relais de mon frère (salut Manou) qui co-habite avec notre maman depuis des années. Je re-déménage donc en février, à Trois-Rivières avec ma petite maman d’amour. Je compte bien profiter de ces prochains mois pour la chouchouter, la coiffer, la masser, lui mettre du cutex sur les ongles, lui faire faire un peu de yoga (avec Isa) ou de salsa (avec Bahia studio) dans son salon (ou peut être juste du Gi-gong). Je me considère immensément chanceuse d’avoir encore ma maman dans ma vie et je compte bien en profiter au maximum.
Alors, mes chères amies (encore le féminin qui l’emporte  ici !!!hihihi) voilà pourquoi ma nouvelle boutique en ligne/blog ne comporte que 2 produits. Elle se construira sous vos yeux au fil (encore un bonne blague de couturière) des semaines. Je reprends donc le flambeau seulement avec les basic qui mont fait connaitre, le pantalon magique qui affine la silhouette et le kangourou confort classique. J’y ajouterai des vêtements, des collaborations (duPont des neiges pour hommes s’en vient) et des textes sur mon blog, je vais vous jaser ça en masse!!! Une section « sur mesure » sera aussi disponible bientôt et aussi des pièces dont vous pourrez choisir les composantes comme si vous fabriquiez vous même, à votre gout à vous, votre vêtement duPont.
Chose certaine, ce que j’aime le plus au monde c’est coudre ET enseigner la couture, j’assume.
J’ai aussi des projets de cours de couture sur YouTube avec ma Raph chérie et aussi en personne quand la vie nous le permettra. Nouveaux modèles de kangourous et aussi une ligne de vêtements sport/ yoga
Je vais prendre ça molo. Tout doux minou. Pour une ex-workholique, ex-wonderwomen, ex-burn-outée… je vais faire les choses autrement. Cette fois-ci. ;)
Bizouxxx
Annie
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